La fête de Grand-mère Kal, une légende qui en fera frissonner plus d’un
La fête de Grand-mère Kal se fête au moment d’Halloween. Elle est une tradition de la Réunion qui avait lieu bien avant qu’Halloween n’arrive dans notre culture, il y a de cela quelques années. Pour mieux connaître Grand-mère Kal, il faut se munir d’une voiture de location afin de pouvoir avoir les différentes versions de la légende de Kal… Alors sans plus attendre, en route pour cet univers sombre et frémissant de la culture réunionnaise !
Une légende obscure
La légende de Grand-mère Kal est originaire de l’époque de l’esclavage. C’est ce que l’on peut nommer une ‘zistwar’ pour petit blanc. En totale opposition aux autres légendes bien plus sanglantes des noirs marrons et des chasseurs blancs.
La fête de Grand-mère Kal est célébrée le même jour qu’Halloween. Cette légende typiquement réunionnaise devrait pouvoir faire oublier la fête américaine, de par son exotisme et surtout, de par la multitude des versions qui ont vu le jour. Ensemble prenons la route, à bord d’une voiture de location, pour découvrir le visage le plus changeant des personnages réunionnais. En effet, en fonction des régions, Grand-mère Kal revêt différents visages et une autre histoire qui l’a conduite à devenir l’héroïne la plus détestée des enfants et des adultes.
Des versions parfois très différentes
Pour appréhender les différents visages de Kal, il est préférable de louer une voiture de location car son histoire dépend aussi de la côte sur laquelle l’on se trouve. Voici les 4 versions qui sont les plus courues de l’île…
Version 1 : Grand-mère Kal est une méchante propriétaire d’esclaves qui les a punis d’avoir tenté de vivre affranchis. Pour cet affront beaucoup perdirent la vie. L’un des survivants nommé Mafate, pour se venger, lui prépara une décoction de plantes qu’il lui fit boire grâce à une esclave de maison. Lorsque Kal but la potion, elle poussa de grands cris et se transforma en oiseau de couleur nuit qui crie « tout-tout ». Après cet épisode, les esclaves sont partis vivre dans le cirque qui porte aujourd’hui le nom de Mafate qui était alors devenu leur chef.
Depuis, la nuit est son moment privilégié pour annoncer un grand malheur aux familles à qui elle rend visite, qu’elle prévient de son cri lugubre « tout-tout ».
Version 2 : une esclave nommée Kal avait un fils qui lui donnait beaucoup de malheurs. Ce chenapan, après un dernier méfait, alla se jeter dans la mer près de Ravine Blanche. Kal, en mère dévouée l’aurait suivi pour tenter de le sauver. Depuis lors, Kal prévient les familles et leurs fils ainés d’un malheur en criant « touc-touc » quelques nuits avant que celui-ci ne se déclare. Cette légende est très répandue dans le sud de l’île.
Version 3 : une esclave magnifique nommée Kalla qui fût punie par son maître pour avoir volé, ou battue ou à qui on avait volé son enfant fini par se suicider. Il paraît qu’elle se serait pendue ou noyée dans l’ouest de l’ile. C’est à partir de ce moment-là que les gens l’ont surnommée Kal. En effet, depuis, les voyageurs surpris par la nuit observent en des lieux inhabités des lumières dans la montagne ; ou entendent une voix ; ou encore voient une vieille femme tout de noir vêtue, et pire, certains affirment l’avoir vu enfourcher un balai pour s’envoler vers la forêt.
Version 4 : Kal était une femme qui cachait des condamnés chez elle. Elle organisait des guet-apens en invitant les voyageurs à boire un café ou un rhum dans sa case. Si l’un d’eux avait de l’argent sur lui, elle prévenait les condamnés qui attendaient que le voyageur reprenne la route pour ensuite le détrousser. Après tous ces méfaits, à sa mort, l’esprit de Kal s’envola par la toiture de sa case. Depuis, elle porte un grand chapeau à même son cou étêté et signale la mort aux personnes malades durant la nuit. Les malades attendent fiévreusement de savoir si elle va ricaner pour annoncer une mort assurée ; ou si elle va pleurer, auquel cas, le malade peut se détendre car ses pleurs sont pour lui un bon signe.
Mais pourquoi Grand-mère Kal hante-t-elle l’île ?
Kal hante les nuits de l’île car son véritable problème est que son corps repose sans sépulture. Et qu’on le sait assez bien, aucune âme ne trouve de repos sans tombe. Ainsi, depuis des siècles Grand-mère Kal attendrait simplement d’être enterrée dignement. Certaines rumeurs racontent pourtant qu’un jeune homme courageux aurait comblé ce désir profond pour ne plus être dérangé par ses menaces. Ce qui expliquerait pourquoi Grand-Mère Kal est aussi discrète ces derniers temps. D’autre racontent au contraire que ce sont les bruits de notre vie moderne qui nous empêcherait d’entendre ses manifestations… Des deux propositions la quelle choisir ? Pour cela, ce sera à vous de trancher lors de la nuit qui lui est dédiée…
le jeu des enfants
Grand-mère Kal n’est pas uniquement une légende ou une fête destinée aux enfants ; elle a aussi inspiré un jeu dans lequel l’un des enfants doit incarner Grand-mère Kal. C’est une sorte de jeu du chat.
Pour y jouer, il suffit de porter un grand châle noir sur sa tête et de répondre à la question « Grand-mère Kal, quelle heure est-il ? » que les autres enfants lui poseront. Il ne se passe rien tant que Grand-mère Kal ne répond pas ‘minuit’ au quel cas, elle se jette sur le premier imprudent qu’elle pourra toucher. Celui-ci devient alors Grand-mère Kal à son tour.