La tortue franche une habitante de la Réunion qui se fait rare

Ce reptile, existant depuis 100 millions d’année, se retrouve dans l’océan Pacifique, Atlantique et l’océan Indien. Cette reine des mers avait pour habitude de parcourir des milliers de kilomètres pour se rendre sur les plages de sable fin de la Réunion. Mais qui est vraiment cette torture adepte des côtes réunionnaises ?

Connaissez-vous la tortue franche ?

Ce reptile pouvant mesurer jusqu’à 1.25 m et pouvant peser près des 250 kg est aussi appelée Tortue Verte. Ses habitudes alimentaires lui ont valu ce surnom, car l’adulte ne nourrit presque exclusivement d’algues, qui donnent une coloration brun vert aussi bien à sa carapace qu’à sa chair.
Cette belle a longtemps été appréciée par les habitants de l’île, et ce, sans modération. Ce succès lui a malheureusement presque coûté la vie car depuis 1981, elle est déclarée officiellement espèce menacée d’extinction.
Ses atouts ont toujours été source de tous ses maux. En effet, les chasseurs de tortues, de l’île ou en escale, l’appréciaient tout particulièrement pour sa chair, sa carapace, sa graisse et sa peau. Pour le gouvernement français, il a été difficile de faire évoluer les mentalités malgré des tentatives de régulation et de protection entamées dès 1690. Ce n’est qu’en 1991, avec la fermeture de la Ferme Corail, qui produisait des aliments à base de tortue, et grâce à sa reconversion en réserve pour ces dernières, que les tortues ont enfin pu vivre tranquillement à la Réunion.

Les données clés pour mieux connaître la tortue verte

Ses habitudes alimentaires

• Adultes : La tortue verte est herbivore. Ainsi, elle se nourrit d’algues rouges et parfois d’éponges ou de céphalopodes (calamars, seiches)
• Juvéniles : la jeune tortue est carnivore. Elle consomme beaucoup de plancton (invertébrés et œufs de poisson) pour accélérer sa croissance et la mettre à l’abri rapidement de ses prédateurs naturels (animaux plus gros qu’elle).

Sa reproduction

• Elle se reproduit tous les 3 à 6 ans une fois adulte,
• Elle s’accouple en mer, à proximité des lieux de ponte
• Elle ne pond que la nuit !
• La période de ponte peut durer 1mois ½ (6 pontes possibles)
• Elle pond une centaine d’œufs mous de la taille d’une balle de golf
• Il faut 45 à 70 jours d’incubation pour que ses œufs arrivent à maturité

Son comportement

• La tortue franche aime les lieux peu profonds et coralliens où sa nourriture pullule
• Elle ne s’approche des côtes que pour la reproduction
• Dernière chose étrange, elle aime lézarder au soleil ce qui n’est pas le cas de toutes les tortues marines !

Le lieu de prédilection de la tortue verte à la Réunion

On peut l’observer à Saint-Leu, dans le sud-ouest de la Réunion, au centre Kélonia. Dans ce musée conservatoire de la mer, se trouvent plusieurs bassins d’observation où évoluent une soixantaines de pensionnaires. On y trouve également beaucoup d’informations sur les tortue et les missions de protection mises en place par la Réunion.
Cependant, les plages de Saint-Leu sont des zones de pontes très appréciées de ces tortues car ce sont de grandes plages bordées de végétation. Le dernier événement exceptionnel observé sur la plage remonte à 2004, où une ponte sauvage a pu remplir de joie les protecteurs et amis de la tortue franche ! Qui sait, peut-être que l’île sera bientôt témoin d’un nouveau rendez-vous avec ces dames !

Sensibilisation sur les causes de disparition de la tortue franche

Pour protéger cette espèce ancienne, il est important d’avoir conscience des menaces parfois non naturelles qui peuvent peser sur elles. En effet, la tortue verte doit faire face, tout au long de sa vie à beaucoup de problèmes :
Tout d’abord, les prédateurs naturels, car ils sont nombreux :

• A son état d’œuf, ce sont les chiens, rats et autres animaux importés par les hommes qui la menacent.
• Lors de son état juvénile, la tortue doit éviter de rencontrer les céphalopodes et tous les poissons plus gros qu’elle.
• A l’âge adulte, au-delà d’une rencontre d’un chasseur de tortue, ce sont les requins et les crocodiles marins qui prennent la relève.

Si ces prédateurs n’ont pas raison d’elles, c’est la pollution qui pourra les condamner à une issue fatale. En effet, les détritus de l’activité humaine et les sacs plastiques causent des dégâts important en cas d’ingestion. Souvent la tortue peut confondre une méduse avec un sac plastique qui dérive au fil des courants…
Soyons donc tous conscient de notre responsabilité et des gestes simples qui peuvent aider à la conservation de ces belles de la mer !