La Vanilleraie Grand Hazier de Sainte Suzanne, au cœur du savoir-faire réunionnais

La Vanilleraie est vouée au savoir-faire des hommes réunionnais. La vanille est une des productions les plus connues de la Réunion, et pourtant, il est rare que l’on connaisse réellement ce qu’est la vanille, son processus de développement et de fabrication. Cette visite est idéale pour les familles et les curieux car le parcours proposé est à la fois ludique et gourmand.

La vanille, une fleur si délicate

La Vanilleraie Grand Hazier – Spécialité Culinaire Réunion

La vanille, on le sait tous, est une variété d’orchidée. Mais ce que l’on sait moins, est que cette orchidée est originaire du Mexique. Les mexicains l’exploitent depuis près de 2 000 ans. Vanilla Plainfolia, son nom scientifique, était à l’origine utilisée avec de l’encens durant les cérémonies religieuses. Par la suite, la vanille a été incorporée dans un fameux breuvage qui fit rêver les rois européens : le chocolat. Au milieu du 16ème siècle, la vanille fut importée en Europe, et seulement à partir de 1819 pour la Réunion. Cette plante qui fera la renommée de l’île fut importée par le Capitaine Philibert et le botaniste Perroret. La vanille a donc été importée en tout premier lieu à Sainte-Suzanne, au lieu-dit de « Belle-eau ». Le domaine qui le premier accueilli l’orchidée était géré par la famille Chassagne, alors propriétaire du domaine Grand Hazier.

Un savoir-faire typiquement réunionnais

La Vanilleraie Grand Hazier de Sainte-Suzanne, accueille les visiteurs à l’ombre de flamboyants vieux d’un siècle. C’est ici que se cache toute l’histoire qui lie la Réunion à cette fleur sommes toute exceptionnelle. Mais au-delà de présenter simplement la vanille et ses utilisations, la vanilleraie offre également la possibilité de mieux connaître un savoir-faire qui a vu le jour au cœur de la Réunion. En effet, après l’introduction de cette plante sur l’île, les cultivateurs ont du faire face à un problème majeur : la reproduction de celle-ci. Au Mexique, la fécondation des plantes était naturellement prise en charge par les abeilles. Or, à la Réunion, il n’y avait pas d’abeilles, pourtant les seules ayant les facultés de butiner les fleurs et d’y déposer le pollen obligatoire à la production du fruit tant apprécié. Ce fut Edmond Albius, alors esclave dans une plantation et âgé seulement de 12 ans, qui trouvât une solution en 1841. Il découvrit que la fécondation manuelle permettait de recréer artificiellement cette fécondation impossible jusqu’alors de façon naturelle. Dès lors, la production pris au fils des années de l’ampleur, pour atteindre à la fin du 19ème siècle, les 200 tonnes de vanille exportée.

Un processus long et physique

Pour produire des gousses de vanille pleines d’arôme et au goût prononcé, le parcours est long et nécessite un investissement physique important. En effet, la vanille une fois fécondée ne produira qu’une seule gousse. Les cultivateurs doivent donc répéter l’opération le plus possible afin de pouvoir récolter nombre de ces fruits.
De plus, une fois la vanille sous serre, il faudra attendre 3 ans avant que la plante ne donne sa première fleur. Et c’est le jour même où la fleur apparaît qu’il faudra la féconder. Celle-ci se fanant à la fin de la journée, il ne faut pas rater cette étape essentielle qui a généralement lieu le matin. La saison de floraison s’étale sur 3 mois : entre octobre et décembre. Mois durant lesquels les cultivateurs se plient en deux pour remplir leurs taches le plus rapidement possible.
Puis 9 mois après cette opération, on récolte les gousses alors gorgées de saveurs explosives en bouche. L’étape de maturation est la plus délicate car une fois brunie, la gousse peut éclater à tout moment et dispenser ses effluves au grès du vent, mais en perdant son intérêt gustatif. Voilà pourquoi, cultiver la vanille n’est pas une simple affaire !
Ce savoir-faire réunionnais a été reconnu et récompensé. En effet, en 2011, la Vanilleraie Grand Hazier s’est vu remettre la médaille d’or du savoir-faire au salon de l’agriculture de Paris.

Cette visite est un incontournable de l’île, et le plaisir éprouvé à déambuler parmi les allées d’orchidées est sans égal.